mercredi 31 août 2011

Madeleine chainsaw massacre - Item number nine

Le bateau était petit et usé. L'équipage avait même de la difficulté à remonter la passerelle. Encore à ce jour, je ne sais toujours pas pourquoi personne n'a pris cette opportunité pour tenter de descendre de ce damné bateau.

Nous étions un dizaine tout au plus, sans compter l'équipage: une famille de quatre, deux couples, une femme et son chien et une petite fille. Personne ne prenait même la peine de s'occuper d'elle, tellement nous étions péoccupéEs de notre propre sort. Sur le pont du petit bateau, les gens se serraient pour se protéger du froid qui mordait malgré le soleil. Sur l'eau, le vent est sans merci. La traversée semblait longue, l'équipage nous surveillait du coin de l’œil. Nous n'avions aucune idée de ce qui nous attendait là-bas, sur l'autre Île.

Nous voyions la côte approcher et l’île semblait sans vie. Que des collines, des routes de terre et de roches. Après avoir accosté, Chris et moi nous sommes rapidement dirigéEs vers ce qui semblait être une vieille carte de l'île. Après quelques secondes, nous avons réalisé que nous avions perdu de vue les autres passageÈrEs. Après avoir survolé des yeux tout autour nous devions constaté que nous étions laisséEs à nous-mêmes. Nous avions peu d'eau, peu de nourriture.

Nous avons donc entamé notre marche sur cette Île. Éventuellement, de petites maisons abandonnés apparurent à l'horizon. Puis, une première forme humaine. L'homme était maladivement pâle, maigre, avait une démarche un peu penchée. Il portait des lunettes si noires qu'il était impossible de déchiffrer son regard. Dès qu'il nous a vuEs, il est monté sur son vieux 4X4 et est parti en trombes. Quelques kilomètres plus loin,après une longue marche sous le soleil, je l'ai encore aperçu, en train de parler à un autre homme, tout en nous pointant du doigt. Nous avons alors pris conscience que plusieurs personnes étaient apparues tout autour de nous. Mon cœur est tombé directement dans mon estomac.

Que se passe-t-il ici? Je suais, le soleil me brûlait la peau et faisait apparaître au sol l'illusion d'un tâche d'huile; j'avais soif et mon esprit ne tournait plus rond. Les habitantEs se refermaient sur nous. Nous devions agir vite. Nous nous sommes regardéEs et sommes partiEs à courir dans la direction de la montagne. Je courais, courais, mes muscles me brûlaient et menaçaient à tout moment de m'abandonner. Chris devait s'efforcer de ne pas se laisser aller à la panique et me laisser derrière. Mes poumons brûlaient, semblaient ne plus pouvoir contenir d'air. La panique s'emparait de moi.

RenduEs à la base de la colline, j'ai vu à quel point la pente était abrupte et j'ai douté de notre capacité à la monter. Qu'à cela ne tienne, nous devions survivre, quitter cette Île, arriver au quai avant 16h30. Nous avons entamé la grimpe. PenchéEs en avant pour ne pas glisser sous le poids de nos sacs, nous agrippions le sol. Mes ongles saignaient, ils s'emplissaient de terre et d'herbe. Je regardais le sol et cette montée semblait infinie. Je pleurais de douleur, de peur, de rage. Chris, devant moi, semblait ne pas laisser tomber et cela m'encourageait.

Finalement, du haut de la colline, nous avons pu apercevoir le quai de départ. Nous savions par où aller. J'ai regardé le village. Quelques maisons éparses, mal entretenues. Des humainEs qui vivent en autarcie et en consanguinité depuis qui sait combien de temps. Pour qui nous étions une menace à éliminer. Nous avons fait un plan de sortie rapide et, après un court baiser, avons repris notre course folle. Cette fois, vers la liberté.

Sur le bateau du retour, j'ai pleuré tout le long de la traversée. Nous n'étions plus que 5.

Item number nine has been crossed from the list of things to do before I die. As any good Buddhist knows though, desire is dangerous as it leads to suffering, so my list, as it stands right now, only has four items listed. All of them accomplished. I only ever add anything to the list after I do it and I feel like I'm glad I did that before I died.

What was the item? The answer lay at the top of Big Hill the day we visited l'Île d'Entrée. As every other tourist who came to the island before us did, we too climbed Big Hill, the highest point on the Îles-de-la-Madeleine.

I know they all did it because the boat drops you off at nine and picks you up again at half four. Leaving you with seven and a half hours to climb Big Hill and visit the grave of the horse named Farmer on this island with a population of one hundred.

We chose the steeper trail up Big Hill, not for the challenge, but because from a distance it looked easier. However, there is certainly a greater sense of accomplishment taking the harder way than the easier way, so I'm grateful for my blunder.

Along the way up, my heart pounding, my lungs heaving, my legs throbbing, worried at times that the pack on my back would destabilize me sufficiently to send me hurtling back down the mountain to my death, I was quite humbled to see that even at the steepest points in the climb, there were cow pies. Somehow those ungainly beasts had not only climbed to these points that I was struggling with, but they'd even managed to pass a bowel movement before continuing on.

At the top, I stood on the marker declaring the height of Big Hill and looked about me at what it said to be the greatest view in all of les Îles and saw nothing. I could barely see to the edge of the plateau I was standing on, and I certainly did not glimpse the breath-taking sight Big Hill was said to offer.

And I knew right then that I could cross Stand in a cloud from my list.

http://www.youtube.com/watch?v=-6Xgy1JyNLA

https://picasaweb.google.com/109079031155853156451/IleDEntree

lundi 29 août 2011

Vague souvenir - Outsiders

Je sais que nous avons visité Grosse Île et Grande Entrée, ces deux îles situées à la pointe Est des Îles-de-la-Madeleine. Je sais que ça été une de mes plus belles journées de voyage. Pourtant, je n'ai que des souvenirs vagues, mais les émotions sont bien vivaces. Ainsi, si je devais faire un film de cette journée, ça donnerait à peu près ceci:

Sur un fond mélodique, du piano, par exemple, défileraient des images un peu usées. Une carrière désaffectée, parsemée de machinerie lourde rouillée, brisée. Ton sourire d'enfant assis aux commandes d'une vieille pépine. Un grand héron blessé sur le bord de la route, qui cherche, l'aile battante, à se protéger et nous rappelle ainsi que la nature est aussi cruelle. Un sentier de sable entouré d'herbes courtes. Les statues terrifiantes de formes adultes aux visages de bambins d'une boutique de souvenirs. Les valons et falaises magnifiques de l'île Boudreau. Toi qui lance des galets à l'eau dans l'espoir d'obtenir plusieurs rebonds. Les croix, côtoyant les animaux en plastique, sur presque tous les terrains. Vision absurde. Nos sourires complices après le tournage d'un film comique où la vision d'un paysage magnifique.

FIN

https://picasaweb.google.com/audray.lemay/GrosseIleGrandeEntree

Deserted work sites, machinery rusting away, next to a shallow quarry. A church for every ten or so houses. Crosses on the road side. Virgin Marys in front yards. Art galleries filled with rocks with crudely painted on beach scenes, the artist following you around telling you how God told her to make them. A giant salt mine closed to outsiders. Bizarre sculptures in the woods. A population that refused to join the other islands to form one municipality. Houses weathered by the elements without upkeep.

We spent the day, but not the night.

http://www.youtube.com/watch?v=_mb1B6Tf0kc

http://www.youtube.com/watch?v=R7dcbQaUgA4

http://www.youtube.com/watch?v=vJBL9eOqvNw

mardi 23 août 2011

Ripaille et Bombance - Aftertaste

Il n'y a pas de spécialité culinaire aux Îles-de-la-Madeleine. Dire qu'il y a une spécialité ne serait pas rendre justice aux gens des Îles et à leurs produits. Je m'explique.

Il y a évidemment la marque de commerce, le Homard et autres fruits de mer des Îles-de-la-Madeleine. La plupart du temps recueillis par des pêcheurs-euses (oui, oui, il y aune femme, je crois, maintenant qui en fait) qui font ce métier depuis des générations et pour qui souvent il s'agit de leur unique source de revenu. Les homards peuvent êtres achetés vivants, cuits, de sexe masculin ou féminin. On nous donne le choix car les femelles ont des œufs et les mâles ont du fort. Le fort est très prisé par certaines personnes, considéré comme un luxe, et détesté par d'autres, qui le trouve dégoûtant. Ils s'agit effectivement en fait d'excréments de homard. Alors c'est selon les préférences. Personnellement, j'adore le fort. Ce n'est pas dégoûtant, c'est snob. Vivants, ils coûtent moins cher mais il faut avoir le cœur à les cuire. Bouillis, ou au BBQ. Cette dernière méthode consiste à leur ouvrir le ventre et les mettre sur le grill. Horrible pratique et je préfère nier que je tue ces petites bêtes pour les manger. Je paye plus et les achète cuits.

Pour les autres fruits de mer on retrouve évidemment les coques (que l'ont peut pêcher soi-même à certains endroits), les pétoncles, les huîtres, le poisson (de toutes sortes), le crabe, etc etc. Si vous avez la chance, vous pourrez peut-être goûter un plat typique des Îles, le Pot-en-Pot. Un pâté aux fruits de mer, tout simplement. Il y a aussi les galettes de poisson (morue, entre autres). Il s'agit de boulette de poisson haché mélangé à des patates, des épices et qu'on fait griller. Sublime accompagné de légumes.

Finalement, on ne peut passer à côté des produits du fumoir d'antan: hareng, maquereau, pétoncle fumés, marinés. Offerts avec des recettes, exemple: pétoncles fumés au fromage Tomme des Demoiselles (fromage local) et miel. Délice à tous les niveaux.

Vous n'aimez pas les fruits de mer? Qu'à cela ne tienne, on retrouve aussi tout une gamme de produit des viandes. Terrines, pâtés, jerkey, rillettes, saucissons, pièce de viande. De bœuf, de veau, de loup-marin (phoque). Tous des produits d'ici.

VégétarienNEs? La fameuse fromagerie Pied-de-vent ne vous laissera pas sur votre faim. Elle offre une pâte molle (le Pied-De-Vent) très goûteuse lorsque servie température pièce, ainsi qu'une pâte ferme style parmesan (Tomme des Demoiselles) très goûteuse aussi. Ce sont les veaux de leurs vaches qui servent à faire les terrines et autres produits mentionnés précédemment. On peut aussi y acheter des chocolats farcis au fromage.

Pour boire, nous ne sommes pas en reste non plus. L'Abri de la tempête, brasserie locale, offre une variété de bières très originales,dont une entre autres aux arrières goûts de hareng fumé. Particulier, intéressant, ma préférée, en fait. Elle s'appelle la Corps Mort. Beaucoup portent le nom des commerces d'ici. À la brasserie on peut aussi déguster des assiettes de produits du terroir. Le brasseur crée aussi parfois des bière d'été nouvelles et intéressante. Une au sapin baumier a retenu notre attention: La Palabre de l'intendant.

Il ne faudrait pas oublier les vins et liqueurs d'ici telles que la Bagosse et le Châlin, produits à base de pissenlit, canneberges et bleuets. très intéressant à avoir dans son réfrigérateur et boire très froids en apéro.

Pour le dessert, la crèmerie artisanale offre de la crème glacée à: la bière des Îles, fromage des Îles, gingembre et sirop d'érable, entre autres, ainsi qu'une barbe à papa au sirop d'érable.

Finalement, dans les spécificités d'ici. Les beignets déjeuner: pâte de beigne torsadée, cuite, trempée dans la mélasse ou le sirop. Mioum. Les galettes à la poudre: petits gâteaux blancs bien meilleurs accompagnés de confiture. Les croquecignols: beignets à la pâte levée frits dans la graisse de loup marin. Ils sont fait une fois par année, pendant une semaine de temps. Je n'ai pas eu l'occasion d'en manger. Et finalement le bouilli à la viande salée.

Malgré mes déplacements à vélo, je n'ai pas perdu une livre. Je ne me demande pas pourquoi. Pour les gens qui aiment la bonne chère, les Îles sont l'endroit rêvé. Pour la diversité, l'originalité, la solidarité entre commerçantEs.

Maintenant je vais aller vendre cet article très vendeur au maire des Îles.

With their growth-stunting winds, sandy soils, and mild-to-cold temperatures, les Îles are tapping their wine production capacities to the fullest. They have, at last count, forty-seven wineries that result in over three million bottles exported every year. Available varietals range from robust Zins and Cabs, to delicate Gamays and Pinot Noirs, whereas in the whites we find the ubiquitous Chardonnay, a very rich Gewürztraminer, and plenty of others.

Alright, so les Îles are not wine country. They do, however, make up for that with an excellent micro-brewery, À l'Abri de la Tempête. They produce five standard bottled beers (all available in Montréal), three tap only beers (only available at select locations on les Îles), and four bottled palabres (available for a limited time).

While it may not carry the prestige of wine tasting, I consider beer tasting to be a similar type of activity. You engage in it preferably with others, so that you can discuss what you smelt and tasted, and, this is very important, blindly, without preconceptions of what odours and flavours the ale will offer.

Of the five bottled ales you can buy in Montréal, I suggest picking up Corps Morts (named after a tiny nearby island (a collection of rocks really) that looks like a corpse floating in the water) and Corne de Brume, a scotch ale. I should also mention their two award winners, even if they don't do much for me, La Belle Saison and Terre Ferme. The astute amongst you will notice that one beer goes unmentioned. That is intentional.

Their three tap onlys are named after Îles restaurants, Pas Perdu, Vieux Couvent, and Grave du Café. The match between them is good, not because the flavours evoke the restaurant in question, but rather because two of them are worth trying, as are their namesakes, while one of them isn't. Not in beer form. Not in restaurant form.

The Grave du Café is a dark ale without flavour. It sits in your mouth, cold and limp, until you swallow, at which point it gifts you with a soupçon of coffee. A description that would likely accurately describe our experience at La Café de la Grave as well. Except the coffee shop also had flies. Lots of them.

As for the Palabres, they were, for me, the most exciting of all. Four different Palabres were made, and unlike the Disney vault, when a Palabres sold out, it is gone forever. These were one-shots. Experiments. Tests, maybe? They were goofy and playful. There was a dark ale with a decent body but no finish. A high alcohol content rich citrusy blonde. A beer that I would feel comfortable describing as a fir tree in my mouth, the most interesting of them all. And a very unfortunate low alcohol, flavourless pale ale with an aftertaste of moldy cardboard.

We didn't finish that one.

lundi 22 août 2011

The illustrious order of Pompous Art Snobs and Elitists - Confession

Something tells me that I would get into fewer arguments regarding what is or is not art if people who practice craft-making would stop calling themselves artists.

Does that statement make me sound like a snob? An elitist? Do I sound like I am contemptuous of crafts?

I probably am. And I'm only using the word probably to make myself look better. Make me sound a bit more open-minded than I actually am.

If I had to guess, I would say that the largest industry here would be tourism. And tourism means souvenirs. And souvenirs, when they aren't generic white fishermen made in China with Îles-de-la-Madeleine scrawled on them in pencil, means paintings and crafts.

I have no idea if this is true for all coastal artists, but almost every single painting on this island is either of a coastline, a lonely house, boats on the ocean, or birds. With even the greatest of artists these themes would be dull. When it isn't the greatest of artists... Well, there are only so many paintings I can look at of clothes on a line blowing in the wind.

There are, however, a few artists worth seeing. I consider both Yvon Bélanger and Mario Beaudoin to both exemplify a cartoony style that I have come to associate with les Îles, while other artists frequently have at least one painting worth looking at for a minute or two as you speed through their collection.

However, special attention needs be paid to Adrienne Godbout, who manages with every painting to captivate me with her minimalistic renditions of coastlines and lonely houses, themes that normally cause me to respond with sarcastic mockery. I could stare at her work for hours and she produces work that I hope to one day be able to enjoy every day in my home.




As for crafts, they are everywhere, and be careful, many a shop here will proclaim in their window to be a vendor of art, and yet be filled with crude paintings on little rocks, or sand dollars that they hock for a toonie apiece. Along with the aforementioned made in China souvenirs. And that's if you're lucky, the worst of the lot carry nothing but the made in China souvenirs.

But the ray of sunshine is Tendance. Crafts that could almost convince me that mass production can lead to art. And I'm only using the words could almost in order to be able to retain my membership card in the illustrious order of Pompous Art Snobs and Elitists.

Whether it's metal or stone fish hanging suspended in box painted blue filled halfway with sand, birds made out of driftwood and a metal bar, or handmade cards with a two-dimensional sand castle composed of grains of sand pasted to cardboard and other cards with three-dimensional clothes on a line blowing in the wind, these crafts are excellent and clever in their conception, construction, and presentation. I would gladly display these in my home and call them art when people asked me why I own souvenirs.

Pour l'avoir vu à l'écran, en personne, où à travers des proches, vous connaissez probablement la formule classique de présentation personnelle des groupes de personnes dépendantes tel que les Alcooliques Anonymes: Bonjour, je m'appelle Nom, et comme vous, je suis insérez dépendance. Vous savez aussi peut-être que ces groupes fonctionnent selon un système d'étapes de guérison et de reconnaissance du travail fait dans le temps. Par exemple, la première étape est de reconnaître son problème, puis on reconnaît votre travail à l'aide d'un jeton à chaque jour, semaine, mois, an.

Voici donc:

Bonjour, je m'appelle Audray, et comme vous, je suis méprisante. Première étape accomplie. Je reconnais que je suis méprisante. Certaines personnes qui me connaissent un peu vont s'en étonner. Pas Audray qui défend toutes les causes?! Qui est de tous les combats?! Certaines autres qui me connaissent mieux vont plutôt sourire. Oui, Audray s'emporte facilement et peut avoir le jugement facile, une opinion sur tout.

Aux Îles-de-la-Madeleine, je juge l'art-isanat. Le tiret est ici utilisé pour démontrer mon jugement présent à la fois envers l'art ET envers l'artisanat. À la sortie d'une galerie d'art, d'une boutique de souvenir, vous m'entendrez me plaindre: Toujours les mêmes thèmes: la mer, les oiseaux, les bateaux. Les artistes d'ici n'ont rien d'autre à dire? Puis vraiment, je vais mettre ce bout de bois mort en forme d'oiseau dans mon salon? Vraiment, qui achète ces trucs là?

Récemment, j'ai eu un souvenir. Secondaire 3, spectacle du Show Chic. Je chante Stairway to heaven avec une amie qui joue du piano. Elle va sauter le solo de guitare et passer tout de suite au couplet. Je ne m'en souviens pas et je rate quelques notes.La honte! devant toute l'école, les profs! En sortant de scène, je pleure toutes les larmes de mon corps. Une amie vient et me prend par les épaules, me regarde dans les yeux et me dit: Audray, qui d'entre ceux qui te jugent sont allés sur scène? Personne! Alors ils ont rien à dire! Tu as eu le courage d'y aller, pas eux. Ça m'a fait du bien, elle avait bien raison. Ha! Moi je suis allée! Moi je me suis risquée! Je suis courageuse! Et je me suis rattrapée! Dans les dents!

Alors maintenant je me demande: Audray c'est quand la dernière fois que tu as peint ou sculpté et essayé d'en vivre? Une autre étape de faite: reconnaître ce que j'ai fais aux autres.

Pour de l'aide ou des références au sujet de différentes dépendances: http://www.drogue-aidereference.qc.ca/

dimanche 21 août 2011

Hook - Biaisée

It's on the floor. If people own a carpet, which is unusual, it's there too. It coats the cutlery, glasses. It's in your food, your drinks. It gets inside your clothes, your underwear, your shoes. Run your fingers through your hair, and you'll find it there too.

On an island small enough that it's rare that the ocean isn't in sight, it is everywhere.

If you stand in the ocean, you will feel it rush against your feet as the undertow sweeps it away from your feet. Creating little moats around your body.

On the beach it may be soft and squishy, and as your feet leave the surface, the beach will do its best to remain stuck to you, like bubble gum on a hot street. Once a foot breaks free, it leave in its wake a muddy hole, while the foot itself gains muddy clumps that force you to limp.

Or maybe it'll be like that Michael Jackson video, going from dark to light when you step on it. Seemingly getting harder the more weight you put on it. Until you think it could withstand a battering ram without cracking.

Or it might have a thin dry layer, caked hard from the sun, which your feet easily collapse with every step, giving you the sensation of walking on freshly milked cereal.

And when your feet are wet and cold, nothing compares to the area far away from the water, all loose and hot from lying around in the sun all day. Digging your feet into it is like slipping into a hot shower in the middle of winter.

Every summer, here on the islands, specifically Sandy Hook, they have a sand castle building competition. Now I have seen the international snow sculpture competition in Québec City during the Carnival d'Hiver, I have seen the international ice sculpture competition in Ottawa during Winterlude, and to compare them can do nothing but disappoint you. It's nice to see once, but odds are you'll get more stimulation walking along the beach than you will looking at the sand castles.

Vous savez quand un film très attendu sort au cinéma? Moi lorsque j'entends plein de critiques extrêmement positives, tant de la part de différents médias que de différentEs amiEs, qu'on me dit que même si on n'aime pas ce style habituellement, ce film là est très bien fait; lorsque je vais voir ce film avec tous ces commentaires en arrière de la tête, je ressors habituellement déçue. Des fois plus. Des fois moins. Mais déçue, voir un peu frustrée.

Aux Îles-de-la-Madeleine, l’équivalent du film très attendu est le Concours de Châteaux de sable. CertainEs font du camping près du site pour y a voir accès facilement. Tout le monde, littéralement, s'y retrouve. Tellement que certains commerces n'ouvrent pas ce jour là car il y a trop peu de clientèle sur les Îles. Toutes les personnes locales nous demandent si on va y aller, nous disent de ne pas manquer ça. Chris et moi sommes partiEs à vélo, très hâte de voir ça. Nous adorons les sculptures sur glace et je me dis que ce sera tout aussi impressionnant.

On arrive sur la plage, qui est magnifique d'ailleurs. Le ciel est clair et le soleil brille, l'eau est d'un bleu superbe. Il n'y a pas trop de monde (nous sommes alléEs la dernière journée). Nous commençons la tournée des châteaux de sable. Les premiers sont assez ordinaires, mais il s'agit de la catégorie famille, alors je ne m'inquiète pas trop. Je réalise éventuellement que nous sommes dans la catégorie Entreprise, mais la qualité n'a pas énormément changé. Petite déception. Nous continuons et il me semble que la qualité des sculpture n'est pas proportionnelle à notre évolution dans l'espace. À la fin, trois châteaux sur environ quarante possédaient vraiment des caractéristiques de compétition: concept-qualité technique-originalité. N'en déplaise aux insulaires, ils vendent trop bien cet attrait touristique.

https://picasaweb.google.com/audray.lemay/ChateauxDeSable2011

lundi 15 août 2011

Les Belles-Soeurs - The Îles-de-la-Madeleine lottery

Vous pouvez faire le tour du monde, aller dans les recoins les plus sauvages de la planète. Vous pouvez avoir toute la culture du monde, connaître les peuples, les coutumes, les langues. Jamais vous ne trouverez le comble du kitsh ailleurs qu'aux Îles-de-la-Madeleine. Rien de peu battre le BINGO...à la radio. Le principe est simple, voire simpliste:
  1. Achetez vos cartes de BINGO à 1$ et votre encre tamponneuse (si vous n'en n'avez pas encore) au dépanneur le plus proche.
  2. Rassemblez votre famille dans la cuisine (ou le salon, au choix) le samedi soir.
  3. Allumez la radio à 18h00.
  4. Le but est d'obtenir une carte pleine.
  5. L'annonceur commence par tirer 50 numéros, vérifiés par son assistante. Il les nomme en français et en anglais, les répète, dans les deux langues.
  6. Il laisse ensuite 2 minutes pour que, si vous avez la chance d'avoir une carte pleine, vous appeliez.
  7. Si personne n'appelle, il pige 2 autres numéros et laisse encore 2 minutes aux gens pour appeler.
  8. Et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il y ait unE grandE gagnantE du 1000$.
Michel Tremblay serait fier, ou à tout le moins inspiré.

Every Saturday night, at six pm, the islands have a special treat for both residents and visitors. To participate, all you need is a dollar and a radio.

All you need is a dollar and a radio isn't the official slogan of the Îles-de-la-Madeleines lottery, but it should be.

Of course, it's not actually called the Îles-de-la-Madeleines lottery, I have no idea what its official name is, we just call it radio bingo.

Are you already here? Go back and reread that last sentence.

Radio. Bingo. We've all listened to the radio. We've all played bingo at some point or another. But have you ever played bingo over the radio? Have you ever even heard of playing bingo over the radio?

Bingo cards can be purchased at any dépanneur or grocery store for a dollar each, and by card I actually mean cheap piece of, what appears to be, recycled paper with a bingo card ink-printed onto it. You can buy as many as you'd like, but we just buy one per person who will be playing.

Then, at six pm, turn on the radio to the local station. Don't worry about finding it, there is only one station on les Îles, and we're secluded enough here that when the weather is bad, which is frequent, it's the only station we can pick up.

You'll be greeted by an announcer who explains the rules, which are as follows:

The announcer will call out a bingo number. They will repeat it a few seconds later.

They will do this fifty-two times.

At this point, there is a three minute break. If your card is complete, if all of your numbers have been called, pick up the phone and dial the station during those three minutes in order to collect your prize. If no winner phones in during those three minutes, then two more numbers are called and another three minute break is taken. This process is repeated until a winner, or winners, call in.

And what is that prize? One thousand dollars to be split amongst the winners. Except for the last Saturday of the month, where the prize is doubled to two thousand dollars.

Our current winnings?

Negative eight dollars.

mercredi 10 août 2011

Pourquoi j'aime les Îles - They say

  • Parce qu'un vent tellement fort que je dois forcer à vélo même en pente descendante, c'est tout de même très impressionnant.
  • Parce que je n'ai jamais attaché mon vélo (neuf) et je n'ai jamais eu peur de me le faire voler. Que je ne l'attacherai pas tant que je serai ici et que j'ai la certitude de repartir avec.
  • Parce que je peux aller visiter les employées (que je ne connais pas) d'un centre affilié à mon travail et être certaine qu'on va connaître les mêmes personnes.
  • Parce qu'une journée à pédaler à toute vitesse en hurlant ma musique préférée à pleins poumons avec en toile de fond la mer bleue, les falaises rouges et les valons verts, ça vaut un mois dans le sud.
  • Parce que je suis avec ma sœur et que mes neveux me réclament pour aller jouer :D

When a beach is composed of over ninety-eight percent quartz, they says that it gains a musical quality. It sings. When a grain of quartz rubs against another grain of quartz, it squeaks. When your feet come crashing down on thousands of grains of quartz, they say that the thousands of squeaks that rise up in chorus rival the voices that emerge from the greatest of cathedrals.

They say that, but I've never heard it.

I have, however, heard the crash of the waves. Relentlessly pounding against the beach. I have seen them come in one after the other after the other. Watched the waves form tubes before collapsing. Watched the collapse happen at one end and work its way down to the other. Seen a wave catch up to another one, swallow it, and pick up speed. And when that first wave of the day reaches my feet, I have heard my yelps of surprise at just how cold that water is.

A typical fish bowl has what? Two, three fish? Four? And they say that once you have a fish bowl, you have no need for a television. Imagine the impact of the ocean.

dimanche 7 août 2011

Stop - Point commun

The car swerved into the gravel in front of us, skidding to a halt. The driver's side door opened and Jason Statham stepped out, while from the passenger side emerged a woman of near gigantesque height.

As they made their way toward us, I realized that Jason Statham was not on this island. This was not him, but rather that guy that looked like him who was in that documentary on bisexuality. The one that Audray was also in.

When he gets close to us he says that he was driving by when he saw Arianne Moffat on the side of the road, and he had to stop when he realized who it really was.

Je le voyais pour la première fois de ma vie. Il est sorti de sa voiture spécialement pour me saluer. Dès le premier regard, je l'ai reconnu et j'étais contente de le voir. Un sourire sincère et une certaine fébrilité m'ont envahie. J'allais enfin le rencontrer. Déjà, de loin, ses yeux étaient aussi bleus que dans le film. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire?

Alors qu'il s'approchait, j'ai remarqué la barbe mal (pas?) faite, les poils sur les trapèzes et les épaules; petite déception. Le même beau sourire que dans le film, par contre. Que pensera-t-il de moi?

On ne se serre pas la main, on s'embrasse. Nous connaissons les même gens, nous le savons. Nous connaissons les manières culturelles de ce petit archipel, nous le savons. Mais ce n'est pas ce qui crée cette familiarité automatique. Nous connaissons de l'autre un détail de notre intimité, un détail qui nous rassemble, que nous avons toutEs deux accepté de partager sur caméra: notre orientation sexuelle. C'est cette réalité qui est la notre, qui est intime, qui a été exposée, qui crée cette familiarité. Je suis contente de l'avoir croisé.

Pour un aperçu du documentaire; Bisexualité: Territoires secrets

jeudi 4 août 2011

A start - GrandEs champioNEs

Audray has always spoken of her sister so highly. Has photos of her all over the appartment. Photos of her kids all over the apartment. Talks about those kids all the time. Not just to me but to everyone.

Her sister, though, lives far away from us. In the mythical land known as the Îles-de-la-Madeleine. We rarely get to see her. And even when we do...

The first time she was in town I was invited to family dinner, but when it came time to go to said dinner I was too hungry to leave. Audray suggested I drink a shake, but I knew it wouldn't be enough, besides which I didn't have the exact ingredients required. Something else? There wasn't enough time. And now we were running late and all of my nice clothes were in the laundry...

Audray ended up leaving without me.

After the two kilometre mark, when we got passed, Audray's sister would look behind her.

She would say, I just don't want to get overtaken by my grandmother.

At the three kilometre mark, when they gave us a bottle of water, she refused to throw it away without finishing it. After she was done drinking from it, she ran with it in her hand for awhile before using the rest of it to cool herself down. All except for a little bit at the end which she used to splash me with when my back was turned.

At about the four kilometre mark was when I first saw Audray's sister speed up she gets cheered on. Every time some people, strangers to her, would cheer, her pace would pick up.

She would also pump her fist in the air and cheer along with them.

Entering into a more foresty area near the seven kilometre mark, she said, look a tree!

And another one!

And what's that over there?! It's another tree!

Ahhhh... the beautiful islands.

A ten point six kilometre finish line isn't enough time to get to know someone, but it's a start.

Michel et moi croyions être bien en avance et les rattraper en voiture à environ 6 Km. RenduEs à 7 Km sans encore les voir au loin, nous étions passablement impressionnéEs. À 8 Km sans encore les avoir croiséEs, nous avions assez d'autocritique pour avouer les avoir sous-estiméEs. À 9 Km sans les avoir en vue, j'ai commencé à avoir peur: soit leur course a due être interrompue avant le temps, soit la fin est proche et nous risquons de les manquer. Je les ai remarqué à environ 10 Km. L'arrivée est à 10.6 Km, nous devons nous dépêcher.

Mon cœur battait fort d'excitation et de joie pour eux-elles d'avoir si bien fait. La voiture qui nous précède est trop lente! Allez, vite. Nous les dépassons de peu vers la ligne d'arrivée. Je sors de la voiture encore en marche, m'empêtre dans ma sacoche, le temps de m'agenouiller et de prendre la photo, c'était terminé.

Je les félicite d'un bonheur sincère et pourtant, je suis rapidement envahie par la peine. J'aurais voulu partager ce moment, si puissant, avec toi.